Au XVIIIe siècles, Nantes, loin des frontières, est néamoins un centre militaire régional qui garde contact avec le fait militaire. C’est un carrefour où convergent les troupes qui se rendent ou quittent la Bretagne et les ports militaires. Le château, même s’il n’y réside qu’une centaine d’invalides chargés de la garde et de l’artillerie, contribue à faire de la ville une place militaire et du château une enclave dans la ville. Dans ce nouveau contexte, les fortifications sont progressivement délaissées et détruites à partir de 1753.
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Les troupes qui passent prennent leurs quartiers ou bien n’y font relâche que quelques jours, en fonction de la saison. La municipalité doit alors pourvoir au logement, car aucune caserne n’a été construite. Même si à partir de 1716, certaines habitations, des casernes, peuvent être réquisitionnées, les premiers projets de casernements datant de 1721 (île Feydeau) échouent. Ils faut également fournir l’étape, c’est à dire nourrir les soldats et les chevaux. Les troupes recrutent au nom du roi ou du capitaine. Certains choisissent l’aventure ! Les conflits ne manquent pas, même si la discipline d’une armée qui devient royale et mieux encadrée réduit la violence antérieure.
La population, elle-même, doit répondre à la convocation de la milice provinciale créée par Louvois en 1688. Désigné par tirage au sort, le milicien servira un temps variable. Théoriquement destiné à garder les fortifications, il pourra, en temps de guerre, être engagé sur le champ de bataille, en unités de miliciens, parfois amalgamés et véritables réserves pour les troupes royales. Nantes doit ainsi contribuer à lever un des sept bataillons constitués en bretagne : le bataillon de Nantes de 600 hommes. Les Nantais peuvent également être appelés à la «milice bourgeoise», destinée à défendre éventuellement la cité. Le manque d’entraînement et d’équipements, voire de motivation et de disponibilité, de ces citoyens, en réduit les capacités militaires. En 1746, elle est quand même appelée à rejoindre les côtes (Le Croisic et Guérande) pour contrer un éventuelle menace de débarquement anglais, car le danger vient de la mer pendant les guerres de succession d’Autriche ou de Sept ans (1756-1763).
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En tout cas, cette milice contribue au maintien de l’ordre. Le maire en est le colonel. Il veille à son recrutement, à la répartition des tâches. Il préside les rassemblements. La milice bourgeoise représente la ville et, en cela, de nombreux historiens jugent qu’elle participe à un certain patriotisme nantais qui se serait concrétisé plus tard dans la participation à la garde et la défense de la ville face aux Vendéens, mais aussi face à certaines prétentions jacobines.
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