LES BATS D’AF |
Il est sur la terre africaine Un bataillon dont les soldats Sont tous des gars qu’ont pas eu de veine. C’est les Bats d’Af et nous voilà, et nous voilà Pour être joyeux, chose spéciale, Il faut sortir de Biribi, de Biribi, Ou bien alors d’une centrale, C’est d’ailleurs là qu’on nous choisit, qu’on nous choisit Mais après tout qu’est-ce que ça fout, Et on s’en fout! |
En marchant sur la grande route, Souviens-toi, oui souviens-toi, oui souviens-toi Les anciens l’ont fait sans doute, Avant toi, oui avant toi, oui avant toi, De Gafsa à Médinine, De Casa à Tatouine, Sac au dos dans la poussière, Marchons bataillonnaires. |
J’ai vu mourir un pauvre gosse, Un pauvre gosse de 18 ans, de 18 ans, Frappé par le destin féroce,. Il est mort en criant Maman, criant Maman. C’est moi qu’ai fermé ses paupières, Recueilli son dernier soupir, dernier soupir, Qu’ai écrit à sa pauvre mère Un vrai soldat vient de mourir, vient de mourir Mais après tout qu’est-ce que ça fout, Et on s’en fout! |
Et comme on n’a jamais eu d’veine, Bien sûr qu’un jour on y crèvera, on y crèvera Sur cette putain d’terre africaine. Dans le sable on nous enterrera, nous enterrera Avec pour croix une baïonnette, A l’endroit où l’on est tombé, l’on est tombé. Qui voulez-vous qui nous regrette, Puisque nous sommes des réprouvés. Mais après tout, qu’est-ce que ça fout, Et on s’en fout. |