Les soldats de l’ombre

La Résistance s’organisa progressivement à Nantes. La ville, après la guerre, tint à manifester son attachement au souvenir de ses « soldats de l’ombre » .
Elle s’organisa, à l’origine, entre autres, autour de Léon Jost. Cet ancien combattant de la Grande Guerre, amputé d’une jambe, cadre aux usine LU et membre de la Fédération des Anciens combattants de la Loire-Inférieure, vice-président de l’Union nationale des mutilés et réformés avait mis en place une filière d’évasion des prisonniers.
Le 20 octobre 1941, un officier allemand ayant été abattu, le commandement allemand fait fusiller 48 otages français. Parmi eux, Léon Jost. Peu avant son exécution, il écrit à son épouse : « …Adieu mon aimée, je vais réaliser mon vœu, je vais mourir en soldat… ».
En décembre 1940, le capitaine de frégate d’Estienne d’Orves, chef du 2e bureau à Londres, s’installe à Nantes d’ou il établit la première liaison radio avec la France Libre. Le 22, c’est son arrestation, ainsi que celle du groupe de Nantais qu’il a constitué. Il est fusillé, avec trois de ses camarades, le 21 août 1941.
Malgré ces échecs, les mouvements de Résistance parviennent à se structurer. Outre le Front National, Libération-Nord et O.R.A. (Organisation de Résistance de l’Armée), le groupe Alliance s’étaient implantés à Nantes. A partir de juillet 1943, tous ces réseaux, à l’exception du Front National, se rapprochent sur le plan militaire pour former l’A.S. (Armée Secrète). Pour la Bretagne le commandement en est exercé par un Nantais, ancien commandant de la division de réserve en 1939, le général Audibert, jusqu’à son arrestation en janvier 1944, ainsi que celle des chefs des autres groupes qui furent, avec lui, déportés.
Le 30 juillet 1944, le général de Torquat de La Coulerie, ancien commandant de la 21e division à Nantes, est fusillé près de Quimper. Le 12 août, les Alliés pénètrent dans Nantes. Les F.F.I., dont un certain nombre arrivent du maquis de Saffré, occupent les bâtiments public dont l’hôtel du XIe corps et les casernes.
Libérer la poche de Saint-Nazaire ou, au moins y contenir les Allemands, devient l’objectif. A partir du 11 novembre 1944, la brigade Charles Martel, formation FFI à caractère exclusivement, créée à partir d’éléments de l’armée d’armistice démobilisés en 1942, rejoint le secteur pour renforcer les bataillons FFI en position. Les casernes Mellinet et Cambronne redeviennent alors des centres d’instruction et de repos, pour le 17e BCP qui défilera à Nantes le 11 novembre 1944, le 8e Cuirassiers, le 32e RI.
Le 14 janvier 1945, le général De Gaulle remet la Croix de la Libération à la ville de Nantes. C’est le maire, Clovis Constant, qui reçoit la distinction.
Le 25 janvier, les bataillons FFI sont dissous pour rentrer dans la formation d’unités régulières de la 25e division d’infanterie en Loire-Inférieure.
L’armistice sera effectif à Saint-Nazaire le 11 mai 1945 !

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