Nantes et la guerre de 1870 à 1914

Les Mobiles de l’Ouest
Alors que le 4 août, le lieutenant Sageran, affecté au 93e de ligne, est tué au combat de Saint-Privat, et que les éléments rescapés du 28e RI résistent au Bourget, les Mobiles de l’Ouest partent de la gare de Nantes dès le 10 septembre pour participer à la défense de Paris assiégé. Cantonnés sur le Mont-Valérien, ils vont y subir un hiver rigoureux jusqu’à la capitulation de la capitale. Ils y côtoieront le corps d’armée du général Vinoy (1803-1880) qui dirigera le siège après le général Trochu, et qui deviendra grand chancelier de la légiond’honneur en 1871, plus tard inhumé au cimetière de Miséricorde.
Les Volontaires de l’Ouest

A l’appel de Gambetta et de la municipalité, de nombreux citoyens se portent volontaires pour arrêter l’avance prussienne. Ils le font dans le cadre de formations hétéroclites et mal préparées : régiments de marche, garde mobile nationale, garde mobile sédentaire, marins et francs-tireurs.
Sous les ordres des généraux Chanzy et de Sonis, ils se distingueront aux combats de Coulmiers, d’Orléans, de Loigny, comme le capitaine Henri Viot du 46e régiment de marche, fils d’un armateur nantais, tué face à Vendôme en janvier 1871. C’est alors que le commandant Villebois Mareuil, qui sera tué en 1900 au Transvaal, reprend Blois aux Prussiens avec son bataillon de chasseurs.
Parmi ces formations, les Volontaires de l’Ouest, souvent anciens zouaves pontificaux, ceux-là même qui, derrière Lamoricière et Charette, étaient partis en 1860 défendre les territoires du pape. Ce sont 41 Nantais qui disparaîtront dans leurs rangs : Fernand de Bouillé et son fils Jacques, les frères Auguste et Hippolyte Guillet de La Brosse pour ne citer que ceux dont une rue de Nantes perpétue le souvenir.

Monument 1870
Cours Saint-Pierre
La défense de Nantes

Des bataillons de volontaires, soit environ dix sept mille hommes, sont constitués dans l’ouest et rassemblés dans des camps d’instruction afin de former une armée de secours éventuelle pour Paris. Une compagnie de volontaire quitte Nantes le 4 novembre pour rejoindre le camp de Conlie près du Mans. Elle sera suivie par plusieurs bataillon dont un est placé sous le commandement du baron de Dion.
Progressivement le souci des autorités locales devient l’organisation de la défense de Nantes. Gambetta déclare le 9 novembre le département de Loire-Inférieure en état de guerre et décrète la mobilisation de tous les célibataires et veufs jusqu’à l’âge de quarante ans.
Le comite de défense de Nantes décide d’organiser une ligne de défense et un camp fortifié de 4 000 hommes à la Seilleraye à une quinzaine de kilomètres sur la route de Paris.
Mais, en définitive, les intentions des autorités locales s’avèreront inutiles : le 22 janvier 1871, Paris, à bout de vivres, capitule et le 28 l’armistice est signé à Versailles par Jules Favre et Bismarck.

La loi du 27 juillet 1872 sur le recrutement jette les bases d’un service militaire qui passe progressivement de 5 à 3 ans, devient obligatoire et universel, sans tirage au sort, en 1905. Il eut pour conséquence immédiate l’augmentation des effectifs. En france, il faut ainsi loger un effectif supplémentaire de 200 000 hommes et 40 000 chevaux sur un territoire amputé de l’Alsace-Lorraine et dans de nouvelles structures militaires. Il faut faire vite et payer cher : 140 millions à l’époque que l’Etat et les municipalités devront payer , en tout cas avancer, ce que n’hésita pas à faire plusieurs fois la municipalité nantaise, pour obtenir des régiments.
A Nantes sont réunis les états-majors d’un corps d’armée, d’une division d’infanterie (21e DI), d’une brigade (41e) dont les bureaux et les services sont répartis dans la ville, au château des ducs en particulier :
– Le 64e RI remplacé par le 65e RI (3 500 hommes) en 1880 à la caserne Cambronne.
– Le 25e Dragons, remplacé en 1880, par le 3e Dragons au quartier Richemont.
– Le 51e régiment d’artillerie, à partir de 1910, au quartier Mellinet qui s’installe dans les terrains et bâtiments laissés libres par le départ des soeurs du Sacré-Coeur. La caserne ne sera achevée qu’après la guerre.
– Le 11e escadron du train des équipages militaires de la caserne Lamoricière, rue d’Allonville.
– La 11e section de secrétaire d’état-major, la 11e section de commis et ouvriers militaires d’administration, dans la caserne Bedeau (ancienne Visitation, rue Gambetta).Tout un quartier de la ville, autour de Saint-Donatien, Toutes-Aides, Doulon, la gare, consacré à la construction de nouvelles casernes et leurs dépendances, va ainsi changer d’aspect en raison de la voirie et des aménagements.

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