Restauration et Second Empire

Comme les Restaurations se veulent pacifiques, le poid de la conscription est allégé de façon significative. Chaque arrondissement devant fournir un contingent variable de conscrits, ceux qui ont tiré un mauvais numéro, que le conseil de révision a désigné comme « bon pour le service » et qui n’ont pas eu les moyens de se payer un remplaçant, doivent partir pour un service de cinq à sept ans ! En 1855, Napoléon III supprimera la possibilité de remplacement. Il deviendra alors possible d’éviter le départ en réglant directement à l’Etat une prestation fixée annuellement.
Nantes devient le siège d’une division militaire dont le chef s’installe à l’hôtel d’Aux en 1828. Les missions de ce dernier consistent à coordonner les mouvements des unités et les problèmes liés à un maintien de l’ordre qui peut conduire à des heurts mal contrôlés, comme entre le 10e Lanciers et les Nantais manifestant sur les cours au déclenchement de la Révolution de juillet 1830.
Les régiments (infanterie de ligne, chasseurs, lanciers, cuirassiers, hussards, etc.), stationnent plus ou moins longtemps à Nantes. La municipalité a la charge de leur logement à partager entre les habitants ou locaux divers, comme entrepôt, de sinistre mémoire, voire certains anciens couvents, comme la Visitation où un premier bâtiment est construit dès 1842.
Les troupes se succèdent au gré des manoeuvres, des retour de campagne (Algérie, Crimée, Italie…) ou des nécessités d’un maintien de l’ordre, que la garde nationale, qui mobilise théoriquement nombre de Nantais, n’a pas toujours les moyens ni la volonté d’assumer, alors que la gendarmerie voi, sous le Second Empire ses responsabilités et moyens accrus.
Malgré les hésitations de la municipalité, c’est finalement en 1857 que, sur les terrains de la Mitrie, commence progressivement la construction de ce qui deviendra les quartiers Lamoricières et Richemont. C’est en 1864 que la gendarmerie s’installe à la caserne Lafayette, près du tribunal, récemment construit.
Les victoires (Algérie, Sébastopol, Malakoff, Magenta, etc.), les funérailles solennelles de certains héros (Cambronne, de Bréa, etc.) les fêtes religieuses ou non , les anniverssaires officiels, les cérémonies de fraternisation avec la Garde, sont autant d’occasion pour la population de venir sur les cours applaudir et complimenter l’armée française !
Après l’Empire, une partie de l’aristocratie et de la bourgeoisie nantaise reprend le service des armes, même si certains démissionneront à l’avènement de Louis Philippe (1830) ou du Second Empire (1851).
Plusieurs se couvriront de gloire sur les nombreux champs de bataille, comme le chef de bataillon de Cornulier en 1855 à Malakoff, un fort de Sébastopol qui donnera son nom à un nouveau quartier de Nantes autour de la gare nouvellement inaugurée (1849).
Les Nantais gardent en mémoires les noms de Lamoricière, et Mellinet, nés à Nantes, Bedeau, né à Vertou. Une rue, une caserne portent leur nom. Bien qu’inhumé à Saint-Philbert de Grandlieu, un cénothaphe à la mémoire de Lamoricière est élevé par ses amis dans la cathédrale de Nantes pour rappeler son action en faveur du pape en 1860.
Certains des généraux sauront se faire apprécier de la population qui parfois tiendra à conserver leur souvenir. Parmi eux, le général de Bréa, longtemps à l’état-major, marié à une nantaise, dont les funérailles, après son assassinat sur les barricades parisiennes de 1848, prendront une dimension nationale. Citons également le général de La Motte Rouge, ancien de Malakoff, qui commandera à Nantes de nombreuses années. En 1886, le pont sur l’Erdre, face à la nouvelle caserne Cambronne, portera son nom.

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